Ici c’est Paris, enfin j’me comprends.

La lutte contre l’antisémitisme et le rappel des heures les plus sombres de notre Histoire est une constante de la Mairie du centre de Paris.
L’actuel dispositif à l’entrée des bâtiments en témoigne. J’espère seulement qu’il est lu.

C’est sous la houlette de l’excellent Yann Datessen le président organisateur et sous le regard réglementaire du très craint et autant respecté Jocelyn Azzegag, arbitre de son état, que va se dérouler ce rendez-vous phare du calendrier échiquéen parisien je veux parler du X° Open FIDE de l’Échiquier de Paris.

La vidéo ci-dessous (Twitter du club organisateur) rend compte de la qualité des conditions de jeu.

https://x.com/i/status/1791591757089570970

Ronde 1 j’ai les noirs et je joue un 1832. Caro-Kann variante d’avance et je tombe dans un piège que j’ai pourtant déjà croisé en blitz… l’avantage des Blancs est trop important et j’abandonne au 20° coup.
L’occasion de se balader dans le quartier et de s’arrêter devant des graffitis parfois ambigus, parfois très clairs mais qui vont toujours droit au cœur.

Avec une pensée pour « notre » DD.

Ronde 2 j’ai les blancs et avant le début de la rencontre mon adversaire (1762) sort une gourde isotherme flanquée du cigle DGA. Je suis prévenu. Un système de Londres, une lourde erreur de calcul et j’abandonne au 36° coup.

C’est dimanche. Après un excellent petit-déjeuner au Sancerre je rejoins mon échiquier afin de mener à bien l’opération Torpille. J’entends un tout jeune joueur bien bavard et par ailleurs peu modeste déclarer à son futur adversaire « Hier j’étais dégoûté j’ai joué mon plan mais dans le mauvais ordre ».

Ronde 3 J’ai les Noirs et mon adversaire 1677 pts elo. Il joue plutôt vite. Je commets et j’en suis conscient quelques imprécisions dans le début de partie mais je ne perds jamais pieds. Deux petits pions d’avance et il suffit de rester concentré. Je gagne finalement sans fanfaronner. Mon adversaire quittera le tournoi après cette troisième bulle.

Nouvelle balade toujours en mode « fausse découverte » dans ce quartier que j’aime tant par endroits.

Ronde 4 j’ai les Blancs et j’affronte un jeune benjamin (1751). Je me mélange les pinceaux dans mon système de Londres mais pas lui. Résultat j’abandonne au 22° coup.

Ce que je vois dans le quartier ne me renvoie que la confusion de ma situation…
Ci-dessous l’idée que je me fais du système de Londres entre mes mains…

Arrive Lundi. Un supplément Fémina traine au bar qui m’accueille et je tombe en l’ouvrant sur l’horoscope. Il est écrit Taureau « Si votre cerveau tourne au point de vous empêcher de dormir, essayez de faire des exercices de respiration ou de méditation ».
J’en reste baba.

Ronde 5 Mon sympathique adversaire du jour est bien moins classé que moi. Mais pour ce que cela veut dire la plupart du temps je me demande bien à quoi bon le préciser. Mon ouverture se passe plutôt normalement malgré l’attaque Panov que je goûte peu et qu’il enclenche face à mon habituelle Caro-Kann.
J’obtiens un joli pion d’avance qui en plus affaiblit son roque et comme de bien entendu je me détends aussitôt. Funeste disposition. Je perds direct une pièce mineure par déconcentration.
Le reste n’est que l’attente d’une série de deux gaffes et qui, les Dieux étant avec moi, vont arriver.
Sur le diag la deuxième mon adversaire jouant 33.Dd7


Pouvoir compter, dans ce temple laïque, sur les forces obscures est toujours pour moi une satisfaction qu’un horoscope approximatif de Femina ne parviendra jamais à corrompre.

Ronde 6 Une dernière balade dans le coin et c’est le cœur léger que je m’installe avec les Blancs pour cette dernière ronde face à un jeune sénior 1708.
Il me prend alors une idée assez saugrenue c’est celle de ressusciter ma vieille pratique expérimentale en rapide sur le web à savoir le « London Surprise » comprenez démarrer le système de Londres par un ordre de coups surprenants c’est-à dire en l’occurrence 1.Cf3.
J’ai d’ailleurs toujours eu un faible, esthétiquement parlant, pour ce coup.
J’avais juste oublié pourquoi j’avais remisé cette pratique de génie… c’est qu’il y avait une bonne raison… et mon adversaire du jour allait me la rappeler dés sa réponse. 1. … f5.
En effet je suis par ailleurs grand amateur de 1…. f5 dès lors qu’il répond à 1.d4 puisqu’il me permet d’entrer dans le gambit Staunton sur lequel j’ai (+15 =5 -12) en rapide sur Lichess.
CQFD… j’avais là l’occasion (car je ne doute pas un instant que mon adversaire aurait aussi opté pour 1… f5 sur d4) de jouer un gambit Staunton et je passe à côté….
Bref tout ça pour dire que je vais devoir improviser dès le début.
Au 18° coup avec le trait (diag ci-dessous) je subis la pression sans rompre.

Après tout j’ai un fou de meilleur couleur (mais j’ai l’impression que l’effet positif est un peu derrière moi) … mais c’est mon adversaire qui va bien mieux manœuvrer dans cette configuration fermée et j’abandonne 8 coups plus tard.

Bon, deux sur six, il y avait de la place pour faire mieux mais c’était un beau WE au cœur de BoboLand et je ramène deux beaux symboles qu’il va me falloir maintenant analyser à l’aide de mes divers outils analogiques et systématiques (ou bien alors psychanalytiques… ça reste ouvert).
Les voilà.
Le premier sans le correcteur…

Le second sans doute le plus hermétique

A bientôt ici ou ailleurs.

Laisser un commentaire