Et nous voilà le jeudi matin pour la ronde 7.
Dans les vapeurs humides de ce gymnase surchauffé au plafond duquel un énorme ventilateur coupe tranche à tranche l’air épais comme du manioc, j’erre d’échiquier en échiquier, et croise Lola dont le pseudo interlope avait irrigué il y a peu les plus belles aventures du tchat français de Chess24.
Je remarque son œil rempli de sable et sa bouche pleine de verdicts. Elle me glisse à l’oreille « Les gens disent que les poètes finissent tous trafiquants d’armes, on est cinquante millions de poètes, c’est ça qui doit faire notre charme… » et s’en va rejoindre sa place où une 4° victoire d’affilée l’attend. Je suis sonné. Ou bien cette jeune femme en sait beaucoup plus que moi, ou bien tout sera à refaire.
Le Maître International Anatole V…… passe alors par là, il a l’air inquiet, ténébreux. Il porte un pantalon treillis de l’armée polonaise sans doute pour terroriser ses adversaires qui du coup se méfient. Tous. Comme ils ont raison.
D’un geste vif mais avec bienveillance il me saisit par l’épaule et dans les yeux m’annoncent « Ce soir, avant la ronde 8, tu sauras tout sur l’origine et le pourquoi du « Hareng bien gras » ! ».
Je balbutie de vagues remerciements, lui dit que ce n’est pas la peine, qu’un secret c’est un secret … mais il n’en démord pas. « Ce soir tu entends Krusti ? Ce soir… tiens-toi prêt »
Bref.
A suivre un Système de Londres avec une première victoire à la clef, +1645, il était grand temps !
Mes pensées et remerciements vont vers l’intégrale de Jean-Patrick Capdevielle et vers les nombreux et délicieux album d’Hubert-Félix Thiéfaine, ainsi qu’en direction d’O’Gringo de Bernard Lavilliers.
A bientôt ici ou ailleurs.