Voilà un texte qui philosophiquement démarre sur les chapeaux de roue.
Jugez plutôt.
Page 16 Kant, page 18 Tertullien, page 20 Socrate.
J’arrête là ce n’est que le début.
Régulièrement diverses références feront leur apparition. S’il ne s’agit pas toujours de philosophes purs il s’agit toujours de grands noms ayant laissé une trace dans l’Histoire des idées. Descartes, Russel, Schopenhauer, Pascal, Jaspers, Baltasar Graciàn seront également au Rendez-Vous.
Il en va de même pour de célèbres écrivains français, Alfred de Musset, Louis Aragon, Honoré de Balzac. On y croisera également dans d’autres registres Federer et Barbara.
Notez que ce n’est pas pour me déplaire.
La culture dit-on pour s’en plaindre s’étale souvent comme de la confiture mais quand celle-ci est goûteuse et plutôt digeste pourquoi s’en priver ?
D’autant plus qu’il est souvent question de pénétrer le lien ineffable que Bobby Fischer avait (ou aurait) tissé avec le jeu d’échecs « Bobby Fischer n’a pas choisi ce jeu par pur hasard, il a senti ce trait d’union avec le Créateur. » (Page 182).
Pour une question lancinante de cette taille, il n’est pas maladroit de chercher du côté des auteurs déjà cités. Enfin certains… Je ne compte pas Federer.
Le mot alchimie par ailleurs revient souvent et l’auteur à travers un jeu de pistes (car au fond ce livre est un gigantesque jeu de pistes avec enchevêtrement de celles-ci entre elles au point d’en avoir le tournis) construit des situations propres à adresser de nombreux clins d’œil. Je pense notamment à la dernière partie d’échecs que l’américain acceptera de jouer et pour laquelle on lui fait symboliquement subir les épreuves avec questionnement sur la curiosité coupable et rédaction du testament. (Page 340). La même chose que précédant l’initiation en loge maçonnique. Oh wait !!!
Les sciences dures (L’optique et donc la géométrie ?) sont également de la partie et on y croise la « vision fovéale » et « l’effet Purkinje » page 330. On pense tous à Loriane !!!
C’est que l’objet de ce livre, présenté à grands coups de « retape » sur Facebook ( avec placement de produit assumé et globalement assez efficace pour garantir un teasing du côté de la grande famille des échecs) serait rien moins que de nous expliquer les raisons de l’abandon du titre mondial de Bobby après Reykjavik.
Et ces raisons seraient liées à une Femme. Russe.
A dire vrai toute la première partie du livre (qui contient 3 grands chapitres « Olga tu seras reine » « Bobby tu seras Roi » et enfin « Le Roi la Reine et les empires ») est pour moi la plus réussie, la plus entrainante, la plus intrigante. Arrive un moment où l’on croise un peu trop souvent Brejnev, Andropov et même Poutine. La fin, qui se trouve orientée sous la querelle historique (« contre Sainte-Beuve« ) et qui passera beaucoup de temps à travailler la question du Manuscrit, des conditions de sa rédaction, de son auteur etc m’a moins intéressé.
Mais je reconnais volontiers à ce roman un rythme, une richesse, une audace assez singulière.
Livie Hoemmel (anagramme de « Le vieil Homme ») qui reste inconnu jusqu’à plus ample informé est de mon point de vue, j’en fais le pari parce-que je suis joueur, le produit d’un dispositif de type IA (du genre ChatGPT).
Cela n’aurait rien d’infamant mais il me tarde d’en savoir plus…
A bientôt ici ou ailleurs.
Roman foisonnant qui nous entraine en pleine guerre froide à l’intérieur du Kremlin où Bobby Fischer, le champion du monde d’échecs, est devenu l’ennemi public numéro 1. À la croisée des chemins entre un récit philosophique, historique et un roman d’amour autant qu’un thriller, l’auteure dévoile un complot défiant l’entendement ! Abattre Bobby Fischer par une déstructuration psychique totale. Ainsi en 1975 il abandonnera son titre au profit de l’Union soviétique.
Entre rêve et réalité, révélation ou mystification, l’auteur nous fait réfléchir sur la véracité de son récit.
Si les faits sont réels, alors la vérité a dépassé la fiction pour nous entrainer dans un monde stupéfiant.
Dans le cas contraire, Livie Hoemmel signe un roman unique d’inventivité.
À vous de jouer, nous savions que Dieu ne joue pas aux dés, le pouvoir divin ne laisse aucune place au hasard, mais est il un joueur d’échecs comme l’annonce Livie Hoemmel ?
Il y a un code inséré dans le livre qui donne le nom de l’auteure, à ma grande surprise ce livre est une traduction. C’est étrange, vraiment très étrange.
Bonne nuit