Carton plein pour cette 20° édition du Chess Master de Bois-Colombes sous la houlette du très discret mais Ô combien efficace Stéphane Pinçon qu’on ne présente plus.
Bois-CO, un club en or avec une belle brochette de bénévoles souriants et avenants. Le tout arbitré par une sorte de dream team de l’île de France en matière de sabre et de goupillon à savoir Jocelyn AZZEGAG (Arbitre International), arbitre principal, Stéphane GOBERT (Arbitre FIDE), arbitre principal adjoint. Ils seront assistés tout du long de Danny DOMINGUES (Arbitre Fédéral Open 1), d’Alban LAUER (Arbitre Fédéral Open1) et… de Stéphane PINCON himself.
Merci à eux tous il sont ceux par qui le plaisir de jouer en compétition perdure même s’ils portent une co-responsabilité évidente dans la disparition tragique de quelques-uns de mes points elo.
Ronde 1
Plus de 460 joueurs (record battu de très loin) s’apprêtent à démarrer quand soudain, juste sur ma gauche, le joueur voisin s’écroule dans un bruit de ferraille. La chaise n’a pas résisté. Il n’était pourtant pas particulièrement obèse mais je me suis demandé un temps si le succès en matière du nombre d’inscrits n’avait pas obligé Bois-Co a recycler du vieux matos. Dés lors,un peu comme si la foudre venait de m’éviter de justesse, j’y regarderai à deux fois avant de m’asseoir dans le gymnase.
Je rencontre un adulte (ce n’est pas si fréquent) qui d’entrée, avec les Blancs, décide de tourmenter ma Caro-Kann avec le coup 2. d3.
Inspiré sans doute par la très facétieuse et excellente joueuse Dina je me retrouve (ci-dessous) à jouer le même début de partie que celle qu’elle a disputé en 2021 face à Adriana Nikolova.
Je gratte ensuite un pion central avec grande joie sous la pression sans que l’ordinateur ne me crédite de grand-chose d’ailleurs. Ci-dessous 11…Fxe4 à venir.
Comme on le voit ci-dessus mon adversaire fait feu de tout bois mais c’est la règle dans une Caro-kann que de plier sans rompre… enfin c’est ainsi qu’on me l’avait présenté. Moyennant quoi la situation est plus saine de mon côté et avec un deuxième pion en poche la finale s’annonce sous de bons auspices sauf que… comme toujours… un coupable moment de relâchement va risquer de tout foutre en l’air. Heureusement mon adversaire, déjà démobilisé j’imagine, ne verra pas lui non plus la bévue.
Ronde 2
C’est un tout jeune joueur que j’ai face à mon Système de Londres. Dans la position ci-dessous il commettra la faute que l’on commet tous au moins une fois (et on s’en souvient normalement toute sa vie) c’est celle de prendre le Cavalier e5 avec son propre cavalier. Résultat fourchette fatale ensuite et gain d’une pièce nette.
Nous étions au 7° coup mais les Noirs n’accepteront la défaite que sur l’échiquier et il faudra attendre le 68° après un âpre combat.
Ronde 3
Ronde 4 Ma seule défaite du tournoi et pourtant je double les Blancs.
Je joue celui qui terminera finalement 5° de cet Open.
Le tournant s’il faut en noter un fatal est sans doute (d’après l’ordi) ce coup de fou intempestif. 44.Fg4 joué.
L’alternative 44 Fd1 avec comme mission globale des Blancs celle d’attendre permettait (peut-être ?) d’espérer ½ point avec un peu de chance…
Ronde 5 Bye
Ronde 6 J’ai les noirs face à un jeune joueur d’origine tchèque si j’en crois son textile. Nulle. Une partie sans commentaire.
Ronde 7 Nulle.
Une ronde qui se joue le vendredi matin et tôt nous nous retrouvons dans la position ci-dessous et bien sûr je vois l’évident échec perpétuel que je suis en mesure de donner suite au sacrifice de mon cavalier. Ci-dessous 15…g6 joué.
Pour autant j’imagine pouvoir intercaler f4 permettant de faire coulisser ma Tour. Cette dernière manœuvre me semblant pleine de promesses. Mais je vois tout de même des ressources chez les Noirs et, autre argument extra échiquéen, si j’annule tout de suite, vu qu’il est 10h45, j’ai le temps de rentrer chez-moi dans le Neuf-Quatre pour revenir jouer plus tard la ronde suivante… ça tient à rien parfois.
Ronde 8 Nulle.
Totalement inattendu et perturbant fortement ma préparation du Gambit Dame Refusé à Base de variante Janowski, je suis un peu désemparé par ce Fg5. Ce sera nulle un peu plus tard.
Ronde 9 et dernière… Après 3 nulles de suite il importe de terminer l’année de belle manière.
J’ai les Blancs.
Un match que j’ai beaucoup apprécié contre un fort sympathique adversaire coriace qui m’avait, ce que j’avais heurusement oublié, battu à Fontainebleau l’été précédent faisant alors peu de cas de ma Caro-Kann. Durant ce match, à l’échiquier d’à côté, va se passer quelque-chose de statistiquement peu probable. D’un coup les deux mains se lèvent et immédiatement un paquet de mômes se précipitent pour entourer l’échiquier. Aux échecs, les enfants se précipitent toujours pour voir de près, tel un groupe d’abeilles attirées par du miel (note pour plus tard: fortifier et documenter cette subtile analogie)… mais ce n’est rien que la pendule qui soudainement s’est éteinte laissant les deux participants dans le plus grand embarras. Statistiquement rien de bien terrible à ce stade mais !
Les affaires reprennent et 5 minutes plus tard, à peine, exactement la même situation, l’attroupement des gamins en moins, faut pas leur faire deux fois quand même… la pendule de remplacement, elle aussi, vient de rendre l’âme…
Ah cette foudre, toujours cette foudre…
A bientôt ici ou ailleurs et plus précisément à Tours Mardi prochain.